J'ai toujours aimé Erro (né à Olafsvik, Islande en 1932) et cela depuis la découverte de ses collages peints, il y a quelque chose comme cinquante ans et je n'étais pas très vieux. J'étais déjà un fou d'image et j'en avais reconnu un autre en la personne d'Erro. Sa démarche depuis un demi siècle est de réaliser des collages sur lesquels se téléscopent une multitude de figures issues des sources les plus diverses. Ensuite l'artiste reproduit ses collages en les peignant sur des toiles de grands formats. En parcourant l'exposition le visiteur repèrera les sources d'Erro. D'abord l'Histoire de la peinture, il est facile de reconnaitre des tableaux de Picasso, Matisse, Pollock, Munch... L'autre grand fleuve qui irrigue l'art d'Erro provient des comics américains. Mais Erro trouve son bonheur aussi dans les revues les plus diverses et dans la bande dessinée franco-belge.
La rétrospective, très importante, se déploie sur trois niveaux. Après une antichambre où sont entassés de nombreux tableaux typiques de la manière du peintre nous découvrons, sur un étage, Erro avant Erro. Toute une série de toiles trés inspirées par d'abord Picabia, puis surtout par Matta avec qui Erro a peint quelques toiles "à quatre mains".
Les dernières images de ce billet montrent les premiers tableaux peint après la découverte des Etats-Unis par Erro.
élément de décor "Erro-ique" pour le film de Eric Duvivier concerto mécanique pour la folie (le court métrage est projeté en boucle sur le mur de cette salle
Le tableau ci-dessus, school of New-Pars-Yorkis, fait parti de la série Le monde de l'art. Erro y fustige l'art abstrait qui alors régnait en maitre aussi bien à Paris qu'à New-York. On y voit un brontosaure-Pollock effectuant un dripping. En arrière plan on reconnait une toile d'Hartung et à terre, à coté du dripping, une autre que j'attribuerais à Herbin.
Erro rejoint le groupe de la Figuration narrative (Cueco, Fromanger, Adami, Monory, Télémaque, Aillaud...) au début des années 60. Ce groupe s'élève, parfois avec violence contre l'égémonie de l'abstraction dans ces années là.
sex-trémité , détail, 1962. J'ai fait ce gros plan sur la toile pour les amis zoophiles du blog, scandaleusement peu sollicités dans leur libido en parcourant mes pages...