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Que la jeunesse ... (123)


un bébé pie

Paul Schondorff, Die Überfahrt

Dans les tours de la Sagrada Familia à Barcelone

Leyendecker

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sissydudeomen2:

j.d. leyendecker

 

Il est amusant de penser que la référence de la virilité américaine élégante et un rien machiste, c’est en tout cas ainsi qu’aujourd’hui on peut l’interpréter, soit l’oeuvre d’un gay, le dessinateur Leyendecker qui prit pour cela comme modèle son ami. Si vous demandez à la plupart des gens (y compris américains) qui ont quelque culture, c’est à dire bien peu, de citer l’ illustrateur américain le plus significatif de la première moitié du 20e siècle, qui était à la fois un artiste de formation classique et un maître artisan, qui a été en grande partie responsable de l'image que nous avons du père noël, qui a eu l’idée d'utiliser un bébé pour représenter la Nouvelle Année dans les illustrations, dont la production s'étend sur plus de 50 ans, la réponse sera toujours Norman Rockwell, une réponse qui est fausse. C’est Leyendecker qu’il aurait fallu nommer. 

 

everybodys-all-american.jpg

 

Leyendecker en 1895

1911

“The Donchester – the Cluett Dress Shirt”, oil on canvas. Arrow shirt ad. 1911.

In the Stands 1.  1913.  Oil on canvas.  Arrow collar advertisement

“In the Stands 1.” Oil on canvas. 1913.  Arrow shirt ad.

"In the Stands 2."  Oil on canvas. 1913.  Arrow shirt ad.

“In the Stands 2.” Oil on canvas. 1913. Arrow shirt ad.

Kuppenheimer catalogue illustration.  1919.

Kuppenheimer catalogue illustration. 1919.

Kuppenheimer catalogue illustration. 1918.

Kuppenheimer catalogue illustration. 1918.

1920, Fatima

Fatima cigarette ad. 1920.

 

 

Joseph Christian (Joe) Leyendecker est né le 23 mars 1874 à Montabour en Allemagne. Sa famille émigre aux USA alors qu’il a 7 ans et s’installe à Chicago. Comme plusieurs de ses contemporains, il fait preuve d’un talent de dessinateur précoce qu’encouragent ses parents; mais ceux-ci, modestes ne peuvent financer les études artistiques de leur fils. En 1889, à 15 ans, Joe entre en apprentissage chez J. Manz et Cie., une firme de gravure de Chicago. Le soir, il suit des cours de dessins à l'institut d'art de Chicago. Un de ses professeurs est John H. Vanderpoel, dont les livres sur l'anatomie sont recherchés encore aujourd'hui. Vanderpoel a étudié en France et en a rapporté les techniques classiques du dessin d'Academies qu’il enseigne à ses élèves. Ses efforts doivent avoir été efficaces, car Leyendecker a rapidement de l’ avancement chez son employeur, de garçon de courses il devient illustrateur. J. Manz et Cie. n’ était pas seulement une maison d'impression, souvent ses clients lui demandait de fournir des illustrations. Ainsi bientôt Leyendecker conçoit des affiches et des publicités. À l'âge de 19 ans, il est chargé de créer 60 illustrations pour une édition de la bible que Manz doit produire. En 1896, il a gagne un concour de couverture de magazine (le 2ème est Maxfield Parrish !). Cela apporte à son travail une reconnaissance nationale et l’amène à réaliser des illustrations et couvertures de magasines nationaux. Une certaine aisance lui permet de partir à Paris en compagnie de son jeune frère, Francis Xavier lui aussi un artiste très doué. Ils parcourent la France à l’automne 1896. Puis, les frères étudient à la célèbre Académie Julian sous la tutelle de Jean-Paul Laurens. William Bouguereau en est alors son directeur. Les Leyendeckers sont considérés comme les élèves les plus doués de leur classe. Joe a eu une exposition individuelle de son travail au Salon de Mars. Ils rentrent Amérique à l’ automne de 1898 et ouvrent un studio à Chicago qui travaille rapidement pour des publications importantes comme Colliers. En 1900 Leyendecker transfert son studio à New York. Il est situé à l’angle de Bryant Park et de la 41 ème rue, à Manhattan. 

 

 

La rapide renommée Leyendecker est sans doute venu de sa capacité d’avoir un dessin spécifiques et dont la signature est facilement identifiable. Dés cette époque, son travail, se caractérise par un discret homoerotisme . La figure centrale de ses images est souvent un beau jeune homme, surtout des athlètes, des soldats, des marins et des ouvriers faisant un travail de force. Ces hommes sont des figures héroïques, rappelant les idéaux classiques de l'Académisme français. Son style alors, utilise aussi parfois les sinuosités de l'Art Nouveau. Parallèlement à sa fructueuse carrière de publicitaire il fait preuve dès 1895, d’ une grande activité en tant d’illustrateur de livres. Joseph Leyendecker devient rapidement l'un des créateurs publicitaires les plus célèbre du 20ème siècle. Sa capacité de travail incroyable et sa dextérité dans le dessin et la peinture, illuminées par sa sexualité gay, ont introduit une nouvelle esthétique dans la publicité. Il travaille essentiellement pour des marques de grand luxe. Avant même l’existence du cinéma, Leyendecker dans ses illustrations invente une mise en scène que l’on peut qualifier de cinématographique. En 1905, il est embauché par Cluett, Peabody & Co. pour promouvoir leur marque Arrow www.arrow-homme.fr/esprit.php?id=4. C’est cette campagne qui assoit définitivement sa réputation. Son homme, habillé de la chemises Arrow devint pour longtemps l’archétype et l’épitomé du mâle américain urbain et prospère. Cette publicité a propulsé Arrow comme la plus grande marque de chemises en Amérique. Leyendecker a fourni la majeure partie de la publicité de la marque jusqu'en 1930. Cette image idéale reçut plus de demandes en mariage que son contemporain Valentino! Ses admiratrices ne surent jamais que le modèle en était Charles Beach l’amoureux du dessinateur! Charles Beach, est devenu l'équivalent masculin de la Gibson Girl, un idéal de beauté à suivre par tous les hommes américains.

 

 

 

 

Leyendecker aurait rencontré Charles Beach en 1901. Lorsque jeune modèle venant de Cleveland il pose pour lui. L'artiste aurait été impressionné non seulement par le beau visage de Beach, mais aussi par sa capacité à tenir la pose pendant un long temps. Ils ont vécu ensemble cinquante ans! Si Beach était à l'origine un modèle, il est bientôt devenu pour Leyendecker en plus de son amant, son indispensable collaborateur. Leyendecker a tiré un voile efficace sur sa vie privée. Il est significatif qu’en 1974 quand Schau écrit son livre sur l’artiste (aujourd’hui épuisé et difficilement trouvable), il peut seulement remplir que 22 pages sur la vie de son modèle et presque la moitié de celles-ci sont consacrées à la vie de Leyendecker avant son installation à New York. 

 

Leyendecker Study by Adreean

 

 

Si l’on fait la nomenclature de ses très nombreuses illustrations on constate que beaucoup ont trait au sport, ce qui lui permet de rendre un bel hommage à la beauté masculine. Il peint de nombreuses affiches pour promouvoir la Ivy League de football, de baseball. Elles sont largement diffusées dans le monde étudiant. Leyendecker, en compagnie d’autres artistes importants comme Gibson, Christie, Flagg et Wyeth, réalise des affiches de propagande pendant la Première Guerre mondiale, pour encourager les gens à acheter des obligations de guerre. 

 

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Au début des années 20 Il a eu une brouille avec son frère. Ce dernier lui même un excellent artiste a du constamment lutter contre l’étiquette de “frère” de Joe Leyendecker; il meurt d’une overdose en 1924 à l’age de 47 ans, alors que Joe Leyendecker atteint l'apogée de sa gloire et de sa productivité. Si la mode masculine est probablement l'aspect le plus significatif des publicités signées Leyendecker, son travail ne se limite pas à ce seul domaine. Il a été aussi utilisé pour promouvoir une foule d'autres produits, notamment du savon, des automobiles, des cigarettes... Il semble bien que l’ambition secrète de Leyendecker était de s’imposer dans le monde de l’art, ce qu’il ne parvint jamais à faire; sans doute trop marqué par ses succès dans la publicité. Il reste néanmoins que son influence a été considérable, en particulier sur Norman Rockwell qui deviendra un ami et qui prononcera l’oraison funèbre à ses obséques. Leyendecker est inhumé au Woodlawn Cemetery du Bronx à New York. C’est d’ailleurs grâce à un livre de souvenirs de Norman Rockwell que l’on connait quelques rares anecdotes sur la vie privée de Leyendecker. 

 

Aujourd’hui on trouve des réminiscences du trait de Leyendecker dans des domaines où à première vue on ne le soupçonnerait pas comme dans les jeux vidéo par exemple par l’intermédiaire de Terese Nielsen. Jusqu’en France où l’on retrouve sa marque comme dans le dessin d’un Le Gac ou chez un jeune créateur de Bandes dessinée comme Mathieu Lauffray... Si sa vie privée reste un mystère ses motivations artistiques ne sont guère plus claires. On sait qu’il voulut, sans doute par intermittence réussir dans la peinture de chevalet, mais dans le même temps il a refusé des commandes prestigieuses de fresques murales, très en vogue dans l’ Amérique de l’entre deux guerres, sans qu’on en comprenne complètement la raison. Est-ce sa formation à l’académie Julian qui prônait un art “populaire” qui l’expliquerait? Se voyait il comme un artiste créant style d’art pour les masses à travers les magazines et les affiches tout en étant bien payés pour son travail? Sa réussite financière est telle que dés 1914 il se fait construire un manoir à New Rochelle une élégante banlieue de New York fréquentée par les artistes. Le batiment a trois étages et est de style anglo-Normand (il existe toujours). Il y avait deux grands ateliers pour chacun des frères, deux salles de réception, sept chambres, cinq salles de bains, et quatre cheminées... Leyendecker y habitera jusqu’à sa mort en 1951 avec son ami qui fut aussi son modèle, son cuisinier et son directeur commercial... Cette maison était richement meublée dans un style vaguement Renaissance française, à la mode peu de temps après 1900. Des photographies rendrent bien l’ opulence évidente du décor. Elle semble avoir été conçu pour recevoir. Frank quittera la maison en 1923 de même que sa sœur Augusta suite à une querelle familiale dont on ne sait rien. Beach déclara dans une interview juste après la mort de Joe, qu'ils recevaient souvent dans les premières années quand Joe était au sommet de son succès. C’est ensuite qu’ils vivront en quasi reclus. Beach explique que Joe refusait de laisser les engagements de la vie sociale dévorer son temps voué à sa peinture. Il semble néanmoins qu’ils participaient, au moins en partie, à la vie sociale locale dans un petit cercle d’ artistes voisins. Il faut noter que de 1919 à 1930 les illustrateurs récurrents des grandes revues étaient des personnages très “people”, un peu comme le furent les grands photographes dans les années 80. Dans ce contexte, le curieux manque de photographies de Leyendeckers et de Beach est extrêmement étrange, pour un artiste aussi connu qui se devait d’être aussi une personnalité publique...

 

 

 

 

Footballer
Image courtesy of Andrew Bosley
at jcleyendecker.blogspot.com

 

 

Horse Girl
Image courtesy of Andrew Bosley
at jcleyendecker.blogspot.com

 

 

Shopping
Image courtesy of Andrew Bosley
at jcleyendecker.blogspot.com

 

 

 

Pendant plus de quarante ans, Leyendecker a une relation privilégiée avec le populaire hebdomadaire Saturday Evening Post www.curtispublishing.com/other-artists/html/LeyendeckerJ.html. dont il réalise la plupart des couvertures et toutes celles des numéros spéciaux. Au total, il a produit plus de 300 illustrations pour la revue. Aucun autre artiste, jusqu'à l'arrivée de Norman Rockwell (devousamoi.unblog.fr/tag/norman-rockwell/ ), deux décennies plus tard, sera autant identifié à une publication. Pour ses illustrations il aurait travaillé en plusieurs étapes. Il peint d’abord à petite échelle des études préparatoires à l’huile et sur toile; Ensuite il les transfère, toujours à l’huile et sur toile, en plus grand utilisant pour cela la classique technique du carreau. Il a presque toujours pris soin de signer les différentes étapes de son labeur; malheureusement à sa mort la plupart de ses études ont été découpé façon puzzle par Charles Beach...

 

 

Son travail d’illustrateur a beaucoup influencé les campagnes publicitaires photographiques qui peu à peu remplacèrent les beaux dessins de Leyendecker. A partir des années 40 la photo concurence gravement les illustrateurs. Malgré sa célébrité, Leyendecker en est lui aussi victime. S’il continue à avoir des commandes, il doit réduire son train de vie. Il garde son manoir mais doit se séparer de ses nombreux domestiques... En dépit de sa renommée la vie de Leyendecker est mal connue. Il a vécu discrètement mais sa sexualité et sa vie privée le contraignait à cela; un coming out aurait à l’époque signifié pour lui la ruine. En outre il aurait été très timide et aurait parlé avec un léger bégaiement. Il a vécu dans quasi-solitude, enfermé la plupart du temps, dans dans la tour d'ivoire qui était son atelier. A sa mort son ami a détruit beaucoup dessins, de correspondances ainsi que ses journaux intimes. On ne sait pas s’il agissait de son propre chef ou s’il suivait le désir de l’artiste. Il faut aussi avoir présent à la mémoire la période, l’apogée du Macarthisme, alors être convaincu d’homosexualité pouvait conduire en prison. Il est pourtant évident que l’on ne pouvait pas ignorer l’homosexualité de Leyendecker mais se dernier ne l’ayant jamais revendiqué il ne risquait pas grand chose. Dans cette société américaine hypocrite, le crime est dans le dire plus que dans le faire! Beach suivit son ami dans la mort de quelques mois. En 2000 la poste américaine a émis un timbre à l’ effigie d’ “Un couple de danseurs” de JC Leyendecker dans sa série the American Illustrators commemorative. L’original de cette image a été vendu aux enchère la même année pour 50 000 $. Bien qu’aujourd’hui, il n’y ait seulement que quelques personnes, même aux Etats unis, qui connaissent le nom Leyendecker, mais cela est en train de changer car récemment plusieurs musées (Fullerton, Stockton...) ont organisé des expositions Leyendecker, son travail a été parmi les plus populaires de son époque, en raison de sa capacité à transmettre l'essence à la fois la vie quotidienne en Amérique et des événements internationaux par le biais de peintures qui reflètent son sens unique de l'art dramatique mêlant romantisme et humour . Son travail a aidé à définir l’image de l’Amérique autant que le cinéma. À bien des égards, les images de JC Leyendecker furent la personnification de l'Amérique, elles en sont venus à symboliser la culture, et la civilisation américaine.

 


Sketches for Arrow Collars by  J. C. Leyendecker

 

LEYENDECKER FOOTBALL

 

pussyfartopera:

Leyendecker

 

 

Leyendecker 1
 
 

 

artqueer:

J.C. Leyendecker

(via isocopopsiclese)

 

 

joseph christian leyendecker

 

 

Sock Garters. Yes.
Illustration by J.C Leyendecker

 

 

Footballer
Image courtesy of Andrew Bosley
at jcleyendecker.blogspot.com

 

 

Horse Girl
Image courtesy of Andrew Bosley
at jcleyendecker.blogspot.com

 

 

Shopping
Image courtesy of Andrew Bosley
at jcleyendecker.blogspot.com

 
Leyendecker

Le journal romain de Renaud Camus vu par Dominique Autié

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Dominique Autié est mort le 27 mai 2008. Il y donc juste 6ans. Son beau blog, dont j'étais un visiteur assidu, est toujours miraculeusement disponible. Son adresse est:http://blog-dominique.autie.intexte.net/blogs/index.php/all?cat=16. Allez y faire une visite. J'y retourne régulièrement. Je vous prédis de belles heures de lecture. En y musardant j'ai retrouvé ce joli billet sur le Journal romain de Renaud Camus dans lequel je vous invite également à y faire une délicieuse immersion. Pour vous y inciter lisez ce billet de Dominique Autié qui y est consacré.

Dominique Autié (1949-2008)

Dominique Autié (1949-2008)

Le journal romain de Renaud Camus vu par Dominique Autié

Le Journal romain de Renaud Camus en ligne

D'un futur antérieur perdu ?

Le Journal romain (1985-1986) de Renaud Camus [1] est donc devenu un livre rare. J'ose m'en réjouir : sa circulation ressortit désormais au commerce de la librairie ancienne et moderne, il conviendra de guetter le volume chez les libraires qui ne traitent que du livre de seconde main, chez les bouquinistes, sur les sites d'enchères… Il y aura nécessairement de la ferveur et de la chance mises en jeu dans cette recherche. Cela sied à l'œuvre, comme à son auteur, il me semble.

Mon entrée dans le Journal de Renaud Camus s'est faite, avec quelques années de retard sur sa publication, à l'époque où l'auteur est venu vivre à Plieux. L'addictif que je suis a aussitôt conçu une douce assuétude de la lecture en salve des volumes parus. Il me semble n'avoir suspendu celle-ci, peu avant la fin des années 1990, que pour mieux disposer, un jour, d'une nouvelle dose de volumes, acquis mais gardés en attente, qui me vaudraient de nouveau plusieurs semaines passées dans la fréquentation de ce texte (dont le déroulement dans le temps fait songer à celui, dans l'espace, du manuscrit des Cent vingt journées (« suite de petites feuilles de douze centimètres de large, collées bout à bout pour former une longue bande de douze mètres de long enroulée sur elle-même et facilement dissimulable par le prisonnier[3]»).

La Société des lecteurs de Renaud Camus a donc entrepris, depuis le début du mois d'octobre, la publication en ligne du Journal romain. Celle-ci s'ouvre sur le texte qui figurait en quatrième page de couverture ; un petit calendrier électronique, comme sur nombre de blogs, fait apparaître en gras les jours auxquels correspond une page de journal. Ce calendrier est celui d'octobre 1985, les deux premiers jours du mois n'apparaissent pas : c'est, très précisément, le jeudi 3 que prend naissance l'entreprise duJournal [2]. À deux heures de l'après-midi. Les maîtres d'œuvre du site assurent avec ponctualité la mise en ligne des pages, de sorte la première navigation de la journée du lecteur internaute peut consister à (re)découvrir la page qu'il y a vingt ans, jour pour jour, Renaud Camus consignait dans leJournal.

La procédure confère à l'œuvre une étrange dimension archéologique – un chantier de fouilles dont les niveaux les plus anciens seraient d'abord mis au jour. Il faudrait se livrer ici à un décompte de ce que perd, dans cette mise à disposition quotidienne, la lecture (toujours déportée dans le temps) d'un volume annuel qu'on tient en main, où celui qui lit est maître souverain du présent de sa lecture. Je tente cette hypothèse, conscient qu'il conviendrait de la passer au crible plus fin d'une analyse : en ligne, nous perdons le futur antérieur.

Une autre question surgit : comment les éditeurs électroniques résoudront-ils ici la question du double index (des personnes et des lieux) qui, dans le volume publié en 1987 occupait quarante-cinq pages ? On s'est penché, je suppose, sur la fonction de cet outil dans le dispositif camusien du Journal. Il serait insolite que cette réédition en fasse l'impasse – il serait néanmoins titanesque de le mettre en œuvre. De sorte que l'entreprise n'aboutira sans doute pas à un hyperlivre :
« Le Livre ne saurait en aucune façon se confondre avec cette invention du XV° siècle, “moderne” en somme, le volume imprimé, qui certes en a constitué depuis lors l’incarnation principale, au moins dans la société occidentale, et qui, selon toute probabilité, est loin d’avoir fait son temps, même si son quasi-monopole est gravement compromis. Le Livre existait avant Gutenberg, il continuera d’exister après McLuhan. C’est pourquoi, personnellement, je préfère au mot d’hypertexte celui d’hyperlivre, qui a l’avantage de ne pas rompre des liens qui me sont chers (mais le lecteur aura remarqué que la plupart des liens me sont chers [4]). »

On ne saurait manquer de rappeler à cette occasion que Renaud Camus compte parmi les tout premiers auteurs qui ont pris au sérieux, dans toutes leurs dimensions, les ressources de l'édition en ligne. Quels que soient les (minimes) problèmes de principe que soulève le passage du Journal romainde la page à l'écran, cette publication prolonge l'impressionnant corpus que l'auteur lui-même met à la disposition de ses lecteurs, depuis plusieurs années, sur son propre site.

Un motif me fera suivre cette nouvelle publication du Journal romain. Tirant mon exemplaire de son rayonnage à l'occasion de cette chronique, je constate (et vérifie dans d'autres volumes du Journal) combien sa lecture a suscité peu de notes de ma part sur le feuillet qui servit de marque-page. De sorte que je n'ai pas retrouvé ce passage que ma mémoire, à mon seul usage, a titré : Coucher de soleil peint au foutre. Je suis presque certain que ces lignes appartiennent à ce volume – Renaud Camus circule en voiture de Rome à Paris, pendant son séjour à la villa Médicis, et ce tableau s'impose, superbe, délectable. L'un de ces nombreux morceaux que des sieurs Lagarde ou Michard d'un siècle à venir seront bien inspirés de choisir s'ils tiennent à faire la preuve qu'en cette fin de vingtième siècle la langue continuait de jubiler sous le manteau.

[1] P.O.L., 1987, 614 p.
[2] Si l'on excepte le Journal d'un Voyage en France, publié en 1981.
[3] Source : Bulletin des Bibliothèques de France.
[4] Renaud Camus, Du sens, P.O.L., 2002, p. 187. Par un appel de note situé très exactement où nous avons placé le nôtre pour les besoins de la référence, Renaud Camus donne en bas de page la citation suivante : « Il y a de la joie et de la gloire à lier : cette gloire est d’autant plus grande, d’autant plus intense, que ce qui se trouve lié a plus de noblesse, de mérite et d’excellence. Dans cette joie et cette gloire est sise certaine force du lien, en vertu de laquelle le lieur aussi peut être lié à son tour par celui qu’il a lié. » Giordano Bruno (1548-1600), De Vinculis in genere, traduit du latin et annoté par Danielle Sonnier et Boris Donné, Des liens, Allia, 2001, p. 25. Renaud Camus a été l’un des premiers auteurs français à développer spécifiquement une part de son œuvre en ligne, sur son site et à analyser les contraintes de transcription en vue d’une édition sous forme de livre imprimé de tout ou partie de certains de ses textes électroniques, c’est-à-dire le passage « de l’écran à la page ».

Diego Velázquez (1599-1660), La Villa Medicis (1630), musée du Prado.

Nouvelle plongée dans mes cartons à dessins

Les garçons immobiles de Barcelone (2)

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Mapplethorpe au Grand Palais

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Mapplethorpe, en particulier à la fin de sa vie utilisait des moulages de statues comme celle de ce Spartacus pour réaliser ses clichés.
Mapplethorpe, en particulier à la fin de sa vie utilisait des moulages de statues comme celle de ce Spartacus pour réaliser ses clichés.
Mapplethorpe, en particulier à la fin de sa vie utilisait des moulages de statues comme celle de ce Spartacus pour réaliser ses clichés.
Mapplethorpe, en particulier à la fin de sa vie utilisait des moulages de statues comme celle de ce Spartacus pour réaliser ses clichés.

Mapplethorpe, en particulier à la fin de sa vie utilisait des moulages de statues comme celle de ce Spartacus pour réaliser ses clichés.

Comme j'ai lu des critiques très négatives sur cette exposition et son accrochage, je voudrais dire en préambule combien j'ai trouvé sa muséographie excellente et combien la juxtaposition des différentes oeuvres était judicieuse. Chaque photo respire et le découpage du parcours est pertinent. On peut seulement discuter le bien fondé de faire commencer l'accrochage par les dernières photos de l'artiste. Mais il était d'autre part difficile de faire entamer la visite par ses premiers polaroids.

Habituellement je ne photographie pas les expositions de photographies. Je trouve toujours un peu ridicule un photographe photographiant des photos. J'ai fait une exception pour cette exposition pour justement montré la qualité de l'accrochage que je trouve, je le répète injustement décrié.

J'ai privilégié donc la géographie de l'exposition ainsi que des images peu connues de l'artiste.

Malheureusement l'éclairage qui est très bon pour le visiteur, l'est beaucoup moins pour celui qui veut photographier les cimaises en raison des nombreux reflets parasites générés par les spots.

Mapplethorpe au Grand Palais
Mapplethorpe au Grand Palais
Mapplethorpe au Grand Palais
Mapplethorpe au Grand Palais
Mapplethorpe au Grand Palais
Mapplethorpe au Grand Palais
Mapplethorpe au Grand Palais
Mapplethorpe au Grand Palais

La première partie met en valeur le Mapplethorpe "sculpteur" qui façonne les corps, souvent musculeux par la lumière. Immédiatement j'ai pensé aux corps athlétiques des statues d'Arno Breker. En ce qui concerne les références photographiques on peut citer George Hoyningen-HueneLeni Riefenstahl et surtout George Platt Lynes ainsi qu'Herbert List.

Les photos de la danse comme celles constituant le paravent sont tirées sur du tissu.
Les photos de la danse comme celles constituant le paravent sont tirées sur du tissu.
Les photos de la danse comme celles constituant le paravent sont tirées sur du tissu.

Les photos de la danse comme celles constituant le paravent sont tirées sur du tissu.

Patty Smith la muse et la compagne des débuts
Patty Smith la muse et la compagne des débuts
Patty Smith la muse et la compagne des débuts
Patty Smith la muse et la compagne des débuts
Patty Smith la muse et la compagne des débuts

Patty Smith la muse et la compagne des débuts

Quelques garçons délicats visitaient l'exposition
Quelques garçons délicats visitaient l'exposition
Quelques garçons délicats visitaient l'exposition
Quelques garçons délicats visitaient l'exposition

Quelques garçons délicats visitaient l'exposition

Truman Capote à gauche et David Hockney et Henry Geldzahler à droite

Truman Capote à gauche et David Hockney et Henry Geldzahler à droite

Toute une section est consacrée au travail de portraitiste de Mapplethorpe, imagier des vedettes d'un certain New-York des années 1970-80.

Edmund White

Edmund White

Charles Tennant, 1978
Charles Tennant, 1978
Charles Tennant, 1978

Charles Tennant, 1978

Après les portraits, on passe dans une pièce protégée par un rideau. L'endroit ne serait pas accessible aux jeunes visiteurs mais lorsque j'ai parcouru l'exposition aucun cerbère à l'entrée de cette antre. D'ailleurs bonheur du photographe les gardiens de l'exposition étaient tous plongés dans une profonde torpeur digestive...

Mapplethorpe au Grand Palais
Mapplethorpe au Grand Palais
Mapplethorpe au Grand Palais
Mapplethorpe au Grand Palais
Mapplethorpe au Grand Palais
Mapplethorpe au Grand Palais

A la sortie de la salle X (mais non XL), on termine par les premières photos de Mapplethorpe qui sont des polaroids. Elles sont peoples ou érotiques.

Yves Saint-Laurent
Yves Saint-Laurent
Yves Saint-Laurent
Yves Saint-Laurent

Yves Saint-Laurent

Pierre Bergé
Pierre Bergé

Pierre Bergé

Paris, mai 2011

Paris, mai 2011

une visite de l'exposition à Artcurial avant la vente du "Monde d'Hergé"

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une visite de l'exposition à Artcurial avant la vente du "Monde d'Hergé"

Les expositions avant vente valent souvent le déplacement à Artcurial en particulier en ce qui concerne la bande dessinée. Celle du monde d'Hergé ne faisait pas exception. Elle était clairement faite autour d'une pièce exceptionnelle l'original de la double page de garde des albums de Tintin. Rappelez vous lecteurs cacochimes cette belle ouverture des dessins des personnages d'Hergé en blanc sur fond bleu marine qui nous faisait saliver à la pensée du plaisir futur de lire une nouvelle histoire de Tintin. Cette pièce de musée était surtout entourée de multiples, très décoratives plaques émaillées de  jolis joujoux pour tintinophiles très atteints, de dessins d'atelier et de quelques cases en 3D oeuvres de fondus du petit reporter à la houppe...

pourvu qu'une boule de feu n'entre pas par la fenêtre ouverte, il y avait justement un orage lors de ma visite!

pourvu qu'une boule de feu n'entre pas par la fenêtre ouverte, il y avait justement un orage lors de ma visite!

belle installation tintinophile
belle installation tintinophile

belle installation tintinophile

vue générale d'une des salles d'exposition

vue générale d'une des salles d'exposition

Deux tableaux abstraits peints par Hergé, le premier très inspiré par Miro
Deux tableaux abstraits peints par Hergé, le premier très inspiré par Miro

Deux tableaux abstraits peints par Hergé, le premier très inspiré par Miro

immédiatement ci-dessus, un nemus, comme diraient les japonais, de la main d'Hergé
immédiatement ci-dessus, un nemus, comme diraient les japonais, de la main d'Hergé

immédiatement ci-dessus, un nemus, comme diraient les japonais, de la main d'Hergé

la fameuse page de garde qui a fait en vente 2 519 000 € pour une estimation inférieure au million!
la fameuse page de garde qui a fait en vente 2 519 000 € pour une estimation inférieure au million!

la fameuse page de garde qui a fait en vente 2 519 000 € pour une estimation inférieure au million!

un dessin de l'atelier d'Hergé. On peut subodorer que le dessin de l'avion est de la main de Jacques Martin à moins qu'il soit sorti de celle de Roger Leloup.

un dessin de l'atelier d'Hergé. On peut subodorer que le dessin de l'avion est de la main de Jacques Martin à moins qu'il soit sorti de celle de Roger Leloup.

une visite de l'exposition à Artcurial avant la vente du "Monde d'Hergé"
une visite de l'exposition à Artcurial avant la vente du "Monde d'Hergé"
des cases en 3 D sorties des mains d'un tintinophile patient.
des cases en 3 D sorties des mains d'un tintinophile patient.
des cases en 3 D sorties des mains d'un tintinophile patient.
des cases en 3 D sorties des mains d'un tintinophile patient.
des cases en 3 D sorties des mains d'un tintinophile patient.

des cases en 3 D sorties des mains d'un tintinophile patient.

Paris, mai 2014
Paris, mai 2014

Paris, mai 2014

Que la jeunesse était belle en noir et blanc (123)

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Que la jeunesse était belle en noir et blanc (123)
Que la jeunesse était belle en noir et blanc (123)
Que la jeunesse était belle en noir et blanc (123)
Que la jeunesse était belle en noir et blanc (123)
Que la jeunesse était belle en noir et blanc (123)
Que la jeunesse était belle en noir et blanc (123)
Que la jeunesse était belle en noir et blanc (123)
Que la jeunesse était belle en noir et blanc (123)
Que la jeunesse était belle en noir et blanc (123)
Que la jeunesse était belle en noir et blanc (123)
Que la jeunesse était belle en noir et blanc (123)
Que la jeunesse était belle en noir et blanc (123)
Que la jeunesse était belle en noir et blanc (123)
Que la jeunesse était belle en noir et blanc (123)

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Auguste au Grand Palais

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statue du doryphore

statue du doryphore

L'Auguste Prima Porta

L'Auguste Prima Porta

Moi Auguste empereur de Rome au Grand Palais est la plus belle exposition ayant pour sujet l'antiquité que j'ai vue. Encore plus réussie que celle organisée par le British Museum autour d'Hadrien il y a quelques années qui était pourtant fort belle (il doit y avoir quelques images de cette manifestation sur le blog). L'exposition et encore plus le catalogue, vraiment indispensable à tous ceux qui s'intéressent à la Rome antique, considère Auguste et son époque sous différents angles et montre bien l'autoconstruction de son personnage d'empereur et son talent politique. On peut dire que l'on peut y voir, à travers les très nombreuses pièces présentées, un echo des plus récentes recherches historiques sur la naissance de l'empire romain. Les cartouches sont remarquablement pédagogiques comme le catalogue, j'insiste sur cette merveille, qui pour être extrêmement pointu est néanmoins accéssible à qui a un minimum de culture historique. Cette mise en perspective  de la naissance d'un monde fait songer, combien l'Europe d'aujourd'hui aurait besoin d'un nouvel Auguste...

Mes photos ne sont qu'un petit aperçu de cette splendide exposition car certaines oeuvres étaient interdites de reproduction et d'autres, je pense particulièrement aux superbes camés et aux monnaies étaient impossible à photographier.

Cette promenade d'une après midi dans la Rome antique m'a donné l'envie de me replonger dans le chef d'oeuvre de Robert Graves "Moi Claude empereur" d'autant que la généalogie de la famille d'Auguste devient, après la visite ,presque claire... 

Auguste au Grand Palais
Auguste au Grand Palais
Auguste au Grand Palais
Auguste au Grand Palais
plaque campana à décor nilotique

plaque campana à décor nilotique

Auguste au Grand Palais
Tête de Crassus

Tête de Crassus

portrait d'Octavien (Auguste jeune)

portrait d'Octavien (Auguste jeune)

Auguste représenté en pontife

Auguste représenté en pontife

Auguste au Grand Palais
Auguste au Grand Palais
Auguste au Grand Palais
portraits de Caius César et de Lucius César prédestinés à être empereur et qui mourront tous deux avant leur vingtième année...

portraits de Caius César et de Lucius César prédestinés à être empereur et qui mourront tous deux avant leur vingtième année...

Auguste au Grand Palais
Auguste au Grand Palais
Marcellus idéalisé

Marcellus idéalisé

Auguste au Grand Palais
Auguste au Grand Palais
Tête de Marcellus, j'ai toujours été fasciné par ces destins inaccompli comme celui de Marcellus choisi par Auguste pour lui succéder et qui mourra jeune bien avant Auguste

Tête de Marcellus, j'ai toujours été fasciné par ces destins inaccompli comme celui de Marcellus choisi par Auguste pour lui succéder et qui mourra jeune bien avant Auguste

Auguste au Grand Palais
Auguste au Grand Palais
Niobides des jardins de Salluste

Niobides des jardins de Salluste

masques du théâtre de Marcellus

masques du théâtre de Marcellus

Oreste et pylade

Oreste et pylade

Oreste et Electre

Oreste et Electre

Auguste au Grand Palais
Auguste au Grand Palais
Auguste au Grand Palais
Auguste au Grand Palais
Balsamaire en forme de colombe. Ce type de récipient renfermait des poudres cosmétiques ou des onguents parfumés qui en était extraits lorsque l'on brisait la queue

Balsamaire en forme de colombe. Ce type de récipient renfermait des poudres cosmétiques ou des onguents parfumés qui en était extraits lorsque l'on brisait la queue

Auguste au Grand Palais
Auguste au Grand Palais
Auguste au Grand Palais
Auguste au Grand Palais
Auguste au Grand Palais
détail d'un trépied avec brasero découvert à Pompei

détail d'un trépied avec brasero découvert à Pompei

Paris, mai 2014

Paris, mai 2014

photographes européens du scoutisme

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photo Simonot

photo Simonot

photo Simonot

photo Simonot

photo Simonot

photo Simonot

photo Simonot

photo Simonot

photo Simonot

photo Simonot

photo Simonot

photo Simonot

photo Simonot

photo Simonot

photo Simonot

photo Simonot

photo Simonot

photo Simonot

photo Simonot

photo Simonot

photo Simonot

photo Simonot

photo Simonot

photo Simonot

photo Simonot

photo Simonot

photo Simonot

photo Simonot

photo Simonot

photo Simonot

photo Simonot

photo Simonot

photo Simonot

photo Simonot

photo Simonot

photo Simonot

photo Dachs

photo Dachs

photo Dachs

photo Dachs

photo Dachs

photo Dachs

photo Dachs

photo Dachs

photo Dachs

photo Dachs

photo Dachs

photo Dachs

photo Dachs

photo Dachs

photo Le Doaré

photo Le Doaré

photo Le Doaré

photo Le Doaré

photo Le Doaré

photo Le Doaré

photo Le Doaré

photo Le Doaré

photo Le Doaré

photo Le Doaré

photo Le Doaré

photo Le Doaré

Les excellentes éditions Callum James dont je vous encourage à visiter le blog ( 

FRONT FREE ENDPAPER ) ont édité un catalogue qui propose à la vente des clichés des grands photographes européens du scoutisme. Il en manque quelques uns mais on y retrouve Simonot, Dachs, Le Doaré, Ferney, Egermeier et Manson. Les images toutes plus belles les unes que les autres datent des années 50/60. En cliquant sur les lignes ci-dessous vous pouvez charger en pdf ce catalogue et deux autres du même éditeur.

 

 
 
 
photo Ferney

photo Ferney

photo Ferney

photo Ferney

photo Ferney

photo Ferney

photo Ferney

photo Ferney

photo Ferney

photo Ferney

photo Ferney

photo Ferney

photo Egermeier

photo Egermeier

photo Egermeier

photo Egermeier

photo Egermeier

photo Egermeier

photo Egermeier

photo Egermeier

photographes européens du scoutisme
photo Manson

photo Manson

Callum James étant une maison sérieuse on trouve à la fin du catalogue les reproductions des différents tampons des photographes qui étaient presque toujours apposés au dos des tirage et qui valident l'authenticité de l'image
Callum James étant une maison sérieuse on trouve à la fin du catalogue les reproductions des différents tampons des photographes qui étaient presque toujours apposés au dos des tirage et qui valident l'authenticité de l'image

Callum James étant une maison sérieuse on trouve à la fin du catalogue les reproductions des différents tampons des photographes qui étaient presque toujours apposés au dos des tirage et qui valident l'authenticité de l'image

photographes européens du scoutisme
Tout pour faire de vous un heureux possesseur d'une de ces images
Tout pour faire de vous un heureux possesseur d'une de ces images

Tout pour faire de vous un heureux possesseur d'une de ces images

L'unique bande dessinée de Michel Gourlier

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un déjeuner avec Marguerite

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Paris, été 2010

Paris, été 2010

Street art sur le blog: street art à Montreuil,  Mosko et associés ou le street art français sur les murs de La Havane,  street art bruxellois,  Street art à Londres,  Le général Lee (?) en prison rue Vaneau,  Une après-midi le long du canal saint-Martin,  Einstein se promène rue de Buci,  Street art à Lisbonne,  Les monstres sont entrés dans Paris,  Pochoir parisien,  skate et street art au bord de la Tamise,  street art londonien,  Salvador Escalona, maitre du street art à La Havanestreet art, à La Havane,  street art, dans le XX ème,  Street art, Alechinsky rue Descartes,  street art, un serpentaire rue de Sèvres,  Street art à Cordoue,  chat et street art à Grenade,  street art à Sévillestreet art et garçons à Tokyo,  street art rue des rosiers,  street art du coté du XIX ème arrondissement,  Street art dans le XX ème arrondissement de Paris au dernier jour de l'année 2011,  street art parisien, 1985, signé Blek,  street art entre Bastille et Marais,  street art à Christiana, Copenhaguestreet art parisien,  street art sètois,  street art par Philippe Le Grand,  Street art parisien, septembre 2012 Les vitrines de Majane Satrapi illustrant l'anniversaire du Bon Marché hommage du street art parisien à Chris Marker,  street art à Bilbao,  street art à Bari,  Au-delà du street art au musée de la Poste,  street art à Amsterdam,  street art parisien dans l'hiver 2012-2013,  street art à Naples,  street art Paris, l'immeuble qui saigne,  street art, rue Saint-André-des-arts,  street art à Venise,  street art, un ara dans le XIX ème!,  street art à Saint-Germain des prés dans le bel été 2013,  street art à Paris dans le bel été 2013,  Le Paris 2013 de Bruno, street art,  Zilda, maitre du street artZilda, maitre du street art (2),  Le Paris 2013 de Bruno, street art (2) du coté de GainsbourgLéo & Pipo (street art) , Street art de Bruno du coté de la rue de Seine,  Street art au bord de la Tamise,  street art à Saint-Germain des prés, décembre 2013,  Le Street Art de Maldito Juanito Le street art en France vu par Ismau street art dans le 6 ème arrondissement en janvier 2014,  Street art vu par Rodolphe Sebbah,  street art à Paris et ses alentours vu par Bruno en janvier 2014,  street art à Paris en 1988,  Street art à Paris rive gauche, hiver 2014 par Bruno,  street art, Paris entre deux rives,  Street art à Londres,  street art dans le Marais au printemps 2010,  street art, HOPNN sur les berges de la Seine,  street art, Baudelocque sur les berges de la Seine,  street art dans le quartier Mouffetard au printemps 2014 par Bruno,  Street art à BarcelonLe street art de Daniel Davidowitzstreet art du coté du Centre Pompidou à Paris en mai 2014

 

YUKI KITAZUMI, boyscout

Gilles Chambon

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l'appel des sirènes

l'appel des sirènes

apparition d'une femme

apparition d'une femme

L'offrande

L'offrande

Olympia à la pastèque

Olympia à la pastèque

pêche miraculeuse

pêche miraculeuse

La fin d'un rêve

La fin d'un rêve

les dés sont jetés

les dés sont jetés

Gilles Chambon doit être la quintescence du peintre post-moderne en effet il fait rentrer en collision plusieurs toiles célèbre, avec une propention particulière pour le cubiste et de cet improbable accident nait une nouvelle toile très décorative et mystérieuse. Vous pouvez jouer à reconnaitre les toiles qui rentre dans cette assez gouteuse cuisine picturale...

Lorsqu'il ne joue pas à se faire tamponer les tableaux, Gilles Chambon, grand voyageur et paysagiste vigilant, sous l'egide de Cezanne, fait des aquarelles de campagnes où il ferait bon vivre.

la mathématique du plaisir

la mathématique du plaisir

immaculae

immaculae

F. Luis Mora, American Gladiators

Dimitri Lam

L'ile de Giovanni, un film de Mizuho Nishikubo

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L'ile de Giovanni, un film de Mizuho Nishikubo

Plus le temps passe, plus en ce qui me concerne, l'incarnation d'un personnage à l'écran fait obstacle à mes émotions. Je ne suis jamais autant ému au cinéma que devant des animés. Je l'ai été jusqu'aux larmes devant « L'ile de Giovanni » comme je l'avais été devant « Lettre à Momo » (qui se déroule également sur une petite ile) ce qui ne m'est pas arrivé devant un film avec des acteurs depuis si longtemps que je n'en ait plus le souvenir.

Le film a pour toile de fond un épisode peu connu de l'Histoire du Japon (y compris dans l'archipel). A partir de 1945, Shikotan, une petite ile isolée du nord du Japon (au nord est d'Hokaido) a été occupée par les troupes soviétiques. Puis en 1947 la population fut déportée sur la cote nord de l'Union Soviétique. Nous vivons cet épisode tragique par l'intermédiaire de deux frères Junpei d'une dizaine d'années et Kanta moitié moins âgé. Tout est raconté à travers le regard de Junpei.

L'ile de Giovanni, un film de Mizuho Nishikubo

Petit précis historique: A la conférence de Yalta, Roosevelt a proposé à Staline la Sakhaline du sud et les iles Kouriles en récompense des efforts de guerre des soviétiques. L'armée rouge dès le 19 aout, soit trois jours après la défaite du Japon annexe ces territoire. Depuis les japonais arguant des failles dans les différents traités militaires réclament la restitution des iles. Le contentieux entre le Japon est la Russie reste ouvert jusqu'à aujourd'hui.

Sur le plan historique Mizuho Nishikubo a déclaré: << J'ai tenté d'être le plus réaliste possible historiquement sans chercher à interpréter les événement. Il n'y a pas de gentils ou de méchants. Le film ne cherche pas à véhiculer un message précis ou une thèse.>>.

Le cinéma d’animation japonais n’en finit pas de scruter les blessures qu’ont laissées la seconde guerre mondiale et ses prémices. Il le fait avec une certaine nostalgie, comme Miyazaki avec Le Vent se lève, ou avec colère et dépit comme Isao Takahata dans Le Tombeau des lucioles.

Le film est scindé en deux parties. La première raconte la cohabitation des habitants de Shikotan (environ 300) avec les occupants. On suit surtout la vie mouvementée des deux frères et leur amitié avec la fille d'un officier russe. La seconde beaucoup dramatique narre la déportation de la famille au goulag dans la glaciale ile de Sakhaline. Le père de Junpei et de Kanta est arrêté. Les enfants sont confiés aux bons soins de leur institutrice, Sawako et de leur oncle Hideo. L'acmé du récit est le long voyage des enfants pour retrouver leur père, commandant des forces de défense de l'ile qui a été envoyé dans un camp de prisonniers.

L'ile de Giovanni, un film de Mizuho Nishikubo

La coupure entre les deux époques est renforcée du fait que le réalisateur a fait de l'ile russe, l'antithèse de l'ile japonaise. Autant cette dernière est ensoleillée (sans doute beaucoup plus dans l'animé que dans la réalité), les couleurs chaudes dominent autant Sakhaline est peinte en tons froids où le bleu de la glace s'impose.

L'atmosphère très dramatique du film est tempérée par le fait que tout le récit est la remémoration de Junpei qui se souvient de ces années terribles alors qu'il revient pour la première fois dans l'ile cinquante ans après avoir été contraint à la quitter; on comprend donc qu'il a survécu aux épreuves qu'il a enduré, et surtout par des intermèdes oniriques issus de « Train de nuit dans la voie lactée ». Un livre qu'admirent les deux gamins. Ce livre pour enfants, de Miyazawa est célèbre au Japon. Il a pour héros un garçon du nom de Giovanni, d'où le titre du film. Ces passages fantastiques sont d'un graphisme différent du reste du film. Ces morceau où les enfant s'évadent dans leur imaginaire, interviennent lors des passages les plus bouleversants, allégeant la pesante atmosphère du récit. Ils sont comme une respiration.

L'ile de Giovanni, un film de Mizuho Nishikubo

Le scénario pratique beaucoup l'ellipse, suggérant plus qu'il ne montre, tout en restant parfaitement claire et compréhensible pour des enfants; même si le film est plus destiné aux adultes et aux adolescents en raison de la noirceur de cette histoire.

L'ile de Giovanni est tiré d'une histoire vraie. A l'origine du scénario de Sugita et Sakurai, on trouve le témoignage d'Hishori Tonuko qui a vécu à Shitokan et a connu l'annexion de son ile par l'armée soviétique. Les scénaristes ont toutefois modifié les faits, en particulier le tempo de l'action pour les besoins de la dramaturgie du film.

Le graphisme des personnages est simplifié. Ils se meuvent dans des décors magnifiques assez réalistes sans être jamais photographiques. Les décors du film sont dus à l'argentin Santiago Montiel qui travaille depuis dix ans en France. Nous sommes dans le réalisme poétique avec des teintes peu éclatantes, assez douces, notamment la nuit ou dans la pénombre des forêts.

A noter que les voix des enfants sont faites par des enfants ce qui est assez rare au Japon et renforce encore la véracité et donc l'émotion que génère cette tragédie. Le casting des voix est très soigné. Le réalisateur s'est rendu à Moscou pour enregistrer les voix de Tanya, de ses parents et des soldats soviétiques. Pour le chant en russe durant la classe, il a fait appel à un choeur professionnel, à qui il dut demander plusieurs fois de réfréner leur talent pour qu'ils aient plus l'air d'enfants normaux à la chorale de l'école.

Comme presque toujours dans les longs métrages d'animation japonais, la musique a une grande importance dans « L'ile de Giovanni ». Ce qui n'est pas surprenant puisque le film est coproduit par la JAME, la Japan Association of Music Enterprises, qui célèbre avec L'île de Giovanni son cinquantenaire. Il s'agit de leur première incursion dans le milieu cinématographique, en tant que producteur et non de compositeur musical. Pour ma part j'ai surtout apprécié les chants traditionnels russes et japonais que l'on y entend dans la première partie.   

L'ile de Giovanni, un film de Mizuho Nishikubo

L'auteur du film est un vétéran de l'animation japonaise. Mizuho Nishikubo a longtemps été le collaborateur de Mmoru Oshii. Il était son directeur de l'animation. L'île de Giovanni est son troisième long-métrage et ses deux précédents, Atagoal: Cat's Magical Forest (2006) et Musashi : The Dream of the Last Samurai (2009) n'ont jamais été distribués en France.

Le film a été initié, il y a une dizaine d'année et sa réalisation a pris trois ans.

« L'ile de Giovanni » fait beaucoup penser au « Tombeau des lucioles » le chef d'oeuvre d'Isao Takahara qu'il n'est pas loin d'égaler. 

L'ile de Giovanni, un film de Mizuho Nishikubo
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